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"L’intérêt des bars, des promenades et des divagations nocturnes, expliquera-t-il [Roland Topor] bien plus tard, c’est de voir des gens dans des situations différentes, ayant plus ou moins bu, avec plus ou moins d’argent, dans des circonstances sentimentales variables, avec des altercations qui peuvent éclater, des mauvaises humeurs. De plus, ces sorties représentent une jolie source d’inspiration pour ce grand amateur de petites histoires. Roland aime ces lieux enfumés où l’on n’hésite pas à se « déboutonner », c’est-à-dire se confier, avec le premier venu. Plus de barrière sociale pour les insomniaques, poivrots et autres amoureux ! " "Inventeur d'images, Roland [Topor] ? Certes. Mais c'est aussi un homme qui s'amuse en taquinant avec inspiration le loufoque, le saugrenu et la fantaisie. Pas de chômage pour cette imagination musclée ! Roland invente des jeux, des rébus (qu'il édite en cartes postales), des objets érotiques étranges. Parmi eux, citons les « jarretelles-cordes à violon » (proposées avec archet) ou encore le slip à boutons (qu'il présente à la Biennale de Venise)." "En 1975, avec la complicité de Zlata, sa mère, il [Roland Topor] a également confectionné un livre en tissu, sans texte, baptisé Livre Panic et dont le mode d'emploi est une merveille de simplicité : il s'agit de boutonner, déboutonner et reboutonner les pages : « Ça calme les nerfs », affirme-t-il..." Frantz Vaillant, Roland Topor ou le rire étranglé, Buchet-Chastel, Paris, 2007, pp.95, 253, 275