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“ Elle halète. Il couvre son cou, sa bouche et ses tempes de baisers. Il embarrasse maladroitement ses doigts dans les boutons de son corsage. (...) Il fouille de sa langue dans sa bouche et leurs salives se mêlent. IL ne parvient pas à ouvrir les boutons.” “De ses mains tremblantes, elle le repousse et essaie de reboutonner son corsage. Il dit quelqu’un où ça? Elle dit très bas là-bas. Il regarde. Il rit silencieusement et il dit mais non ce sont des vaches. Les doigts fébriles continuent à tâtonner à la recherche des boutons”. “Le menton levé, la pomme d’adam saillant sous la peau grise et mal rasée, le vieil ouvrier boutonne soigneusement le col de sa chemise. Le petit bouton nacré aux reflets bleu-vert et mauves s’échappe plusieurs fois à ses doigts maladroits.” “Le vieil ouvrier a fini de boutonner son col et dit ça va bien comme ça pourvu qu’il y ait un passage. L’une des pointes du col est restée relevée. Maintenu par le seul bouton du bas qui tiraille le tissu à hauteur de la taille, le revers lustré du veston bâille en formant une poche. A l’emplacement du bouton manquant une petite mèche de fils noirs et torsadés sort du tissu.” Claude Simon , Leçons de choses, Minuit, Paris, 1975, pp. 100-102-103 et 164-165