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"[...] vrai je reconnais ma femme n'oublie jamais rien avec elle du passé rien ne passe elle ne me passe rien revient remonte il ne manque jamais un détail à mes torts un bouton à mes travers resurgit intact l'éternelle ritournelle parfois sa mémoire prodigieuse d'éléphant m'écrase [...] (p. 439) "Je commence à claquer des dents, le froid est si intense, insidieux, il s'insinue sous mon manteau boutonné jusqu'au col, sous le foulard, sous la chemise, me pince la peau, l'oeil égaré là-haut sous la coupole bleue, avec son clinquant pailleté qui clignote, écrasé, sous l'énorme dôme, plus gelé sur ma banquette que sur une banquise, je m'abandonne ... "(p. 560) Serge Doubrovsky , Le Livre brisé, Folio, Paris, 2003 (1ère éd. en 1989, Grasset et Fasquelle), pp.439, 560 (Trouvé-choisi par Catherine Loth)