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"Le directeur de la chaîne m’avait prise sur ses genoux et me tripotait le sein droit, et le trouvait visiblement d’une élasticité merveilleuse. […] Le directeur de la chaîne tenait mon sein droit dans une main, le contrat dans l’autre main. […] Ses doigts étaient descendus un peu plus bas et déboutonnaient ce qu’il y avait à déboutonner, et pour cela le directeur de la chaîne avait été obligé de poser le contrat sur son bureau. Je lisais et relisais le contrat par-dessus son épaule, un mi-temps presque la moitié du SMIC." "J’acceptais les compliments et les bouquets de fleurs. C’est tout. Mais ce que j’ai du mal à avouer ici, et pourtant il faut bien que je le fasse parce que je sais maintenant que cela faisait partie des symptômes, ce que j’ai du mal à avouer c’est que les fleurs, je les mangeais. […] j’avais honte, d’autant que les fleurs ça coûte très cher, je savais bien que les clients faisaient de gros sacrifices pour me les offrir. Alors je m’efforçais d'en garder une ou deux pour me les mettre à la boutonnière." "Yvan s’est mis à tourner en rond. […] Il s’est assis sur son derrière face à la fenêtre, il ne quittait plus la Lune des yeux. Moi je surveillais surtout ses cheveux, c’était toujours le premier signe. Ils ont commencé à grisonner comme s’il prenait dix ans d’un coup. Et puis ils se sont dressés sur sa tête, et ça a commencé à déborder dans le cou, entre les boutons de la chemise, sur les joues, sur le dos des mains. « Un peu de volonté, Yvan » j’ai articulé. […] Yvan à tourné des yeux fous vers moi, ça m’a fait comme une brûlure au ventre, je n’avais jamais vu ça que de nuit. Je me suis dit : « Appelons Bip Pizza » Marie Darrieussecq , Truismes, Folio n° 3065, Paris,pp.12-13; 35;127 (Trouvé-choisi par Franck Phillipeaux)