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"Dans la cour, il croise mon père qui déboule, l'air hagard, le chandail boutonné de travers par-dessus sa veste de pyjama, un filet de café renversé sur sa laine, flanqué d'Alphonse Dulac qui brandit le téléphone portable comme une flamme olympique." "Elle déboutonne le haut de sa blouse, plante résolument dans son col la broche en rubis qui a fait blêmir le Tout-Aix pour nos cinq ans de mariage, sourit d'un air suave en défiant dans la glace les endeuillés qui vont pleurer jaune, lance avec dignité : " Au revoir et merci, madame Rumilloz", renifle et redescend tenir son rang. Fabienne, tu ne m'entends pas, mais je te jure que je suis sincère. Maintenant que tu es veuve, j'aimerais te redemander en mariage." Didier van Cauwelaert, La vie interdite, Albin Michel, Paris, 1997, pp. 37;151 (Trouvé-choisi par Pascale Redureau)