<=
« Vladimir. – … (Estragon s’acharne sur sa chaussure.) Qu’est-ce que tu fais ? Estragon. – Je me déchausse. Ça ne t’est jamais arrivé, à toi ? Vladimir. – Tu as mal ? Estragon. – Mal ! Il me demande si j’ai mal ! Vladimir. – (avec emportement). – Il n’y a jamais que toi qui souffres ! Moi je ne compte pas. Je voudrais pourtant te voir à ma place. Tu m’en dirais des nouvelles. Estragon. – Tu as eu mal ? Vladimir. – Mal ! Il me demande si j’ai eu mal ! Estragon (pointant l’index). – Ce n’est pas une raison pour ne pas te boutonner. Vladimir (se penchant). – C’est vrai. (Il se boutonne). Pas de laisser-aller dans les petites choses.” Samuel Beckett, En attendant Godot, Les éditions de minuit », Paris,1990 (1ere ed 1952) p.11 ( Trouvé-choisi par Franck Philippeau)