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Michel Jeannès et la Mercerie présentent Marianne mise à nu (mai 1968 – mai 2008)

à l’Artothèque - départements Arts et dans La Vitrine,
hall d’entrée - département Arts
Bibliothèque municipale de Lyon - la Part Dieu
Niveau 0

Pour saluer 10 ans de présence artistique à le quartier de la Duchère (Lyon 9eme)
www.lamercerie.eu

La « ZIP du PPOCC »

Avec le collectif La Mercerie, installé dans le quartier de la Duchère ( Lyon 9eme) Michel Jeannès génère « une Zone d’Intention Poétique » (Z.I.P.), depuis 1998, à partir d’un objet modeste qu’il remet fréquemment en jeu: le bouton.
L’artiste consacre celui-ci « plus petit objet culturel commun » (PPOCC) et l’envisage dans sa fonction de lien (un bouton rapproche les pans du vêtement), pour en explorer le potentiel médiateur et narratif en un vaste dispositif participatif et relationnel, polysémique et pluriel, à l’articulation de multiples registres d’analyse ( psychanalyse, ethnologie,histoire) et d’action.
La « Z.I.P. » se développe en contexte dans un tissu relationnel que l’artiste anime et sous des formes multiples : de la collecte d’une tonne de boutons à la Centrale de tri , oeuvre à expérimenter la sensorialité de l’objet lorsqu’il fait masse, du geste minimal et intime d’ouvrir-fermer un bouton à l’inscription d’une trace de vie liée à un bouton (quel enfant n’a pas joué avec les boutons de la boîte de la grand-mère ? Quelle femme ne peut se remémorer un pan de sa vie en fouillant dans sa boîte ?).

Marianne mise à nu

L’artiste remet en jeu son objet de prédilection dans un montage qui croise le symbole de l’identité collective (le drapeau nationale) et la chemise du singulier. Il fait couper en deux un drapeau tricolore, ourler les deux pans puis les équiper d’une ligne de boutons et de leurs boutonnières. Le bouton affectant le genre du vêtement, l’artiste place les cercles de nacre du côté féminin.

La première "mise à nu de Marianne" a eu lieu à Paris entre les deux tours des élections présidentielles (galerie Satellite, 2007).
La deuxieme présentation eu lieu à Lyon. Marquant le caractère local de l’art en campagne, l’exposition a eu lieu au cours des récentes élections municipales sur le quartier de la Duchère (MJC Duchère - Lyon 9ème).

Marianne mise à nu (1968-2008) à l’artothèque de Lyon

A chaque mise à nu, l’artiste recontextualise le procédé et fait refaire de nouvelles pièces pour les ajuster au lieu et l’événement.

Pour l’exposition à l’Artothèque, Il s’agit de saluer une expérience peu ordinaire "d’artiste en désirance" et en familiarité avec des habitants d’un quartier lyonnais et les structures de proximité pendant une décennie tout en s’associant aux commémoration de mai 68.
Le drapeau tricolore recouvre la collection de l’artothèque en place sur le mur. En cours d’exposition, Marianne se déboutonne à raison d’un bouton par jour ouvrable. En fin de déboutonnage, l’oeuvre propose un regard neuf sur la collection de l’artothèque et une réflexion sur les couleurs du temps à la faveur de l’Histoire.

Dans la vitrine : D’élire aux éclats , de grès ou de force (de l’ordre !)

En réponse à la proposition d’investir la vitrine de l’Artothèque Michel Jeannès transforme en oeuvre éphémère l’outil de présentation et matérialise – selon un mode opératoire fréquent dans le travail de cet artiste – l’équation langage verbal/objet : l’artiste présente simplement trois pavés qui font écho aux trois couleurs du drapeau national. Ces trois pavés « fixés sous verre » deviennent, littéralement, une invitation à la révolution intérieure. La face inférieure de chaque pavé est gravée de l’un des mots composant la devise républicaine.

Le regardeur-lecteur saisit les mots Liberté, Egalité , Fraternité dans des miroirs placés sous les pavés...La face cachée des mêmes sous lesquels, qui, il y a quarante ans, on nous promettait la plage.

Une pétillante "comme-est-mort-action" de mai 68.

Installation visible et lisible (voire risible) du 17 mai au 21 juin 2008


texte à disposition du public
au cours de l'exposition.
mis en ligne le 30 août 2008